J’aime lire. De tout, tout le temps. Je suis tombée dedans petite et après une longue période boulimique sans grand souci de qualité, j’ai découvert la littérature. Ça a été une révélation, comme passer de plats préparés à un restaurant gastronomique (comparaison qui vous aiguille sur la deuxième passion dans ma vie). Je suis depuis devenue difficile, j’ai besoin de savourer les mots, d’aimer les personnages, de me sentir petite face au génie qui se dévoile au fil des pages.
Seulement, voilà, ce n’est pas si simple. Parce qu’en plus d’être férue de littérature, je suis féministe. Il existe bien évidemment des autrices très talentueuses que j’adore lire et relire (Madame de Sévigné, Patti Smith, Simone de Beauvoir pour ne citer qu’elles), mais les femmes qui écrivent et sont publiées sont bien moins nombreuses que les hommes. Dans Une chambre à soi, Virginia Woolf explique brillamment comment la société bride les femmes dans leur processus d’écriture, en les confinant dans un espace domestique où elles n’ont cependant pas de lieu qui leur est propre, et en les plaçant dans une position dominée et subalterne où leur voix n’est pas entendue. À l’inverse, les hommes ont beaucoup plus produit (et de plus gros ouvrages car ils en avaient le temps).
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